ÉQUINOXE D’AUTOMNE 2025

#31

UNE MISE SUR ORBITE

BIBLIOTHÈQUE PATRIMONIALE FESCH

Ajaccio, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Ville d’Ajaccio

MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
Fabrica Traceorum

© David Giancatarina

Dans l’aile nord du Palais Fesch à Ajaccio se (re)découvre la bibliothèque patrimoniale, monument historique existant au sein d’un écrin de silence et de mémoire, riche de 160 ans d’histoire et abritant quelque 18 000 ouvrages.

Le projet de mise en lumière s’orientait principalement sur la salle de lecture ainsi que sur son hall d’entrée, habité d’un escalier d’honneur gardé par deux lions.

Pour assurer une transition harmonieuse entre ces deux espaces, il a été essentiel de concevoir un éclairage à la fois suffisamment présent et confortable sur l’ensemble des paliers.
De nouvelles lanternes ont remplacé les anciennes.
Le lustre central a – quant à lui – été adapté, conservant sa structure d’origine tout en y intégrant une lanterne dont les dimensions ont été soigneusement ajustées

La salle patrimoniale, véritable joyau du lieu, appelait une attention toute particulière quant à l’équilibre entre lumière naturelle et artificielle. Il a fallu apprivoiser l’une et l’autre – les doser, les filtrer, les contenir – pour préserver chaque page, chaque reliure et permettre aux ouvrages de traverser les siècles sans encombre.
Cet espace, bien que sensible à la lumière, bénéficie désormais d’un éclairage adapté à sa fonction première : le confort de lecture d’une part et la mise en valeur du patrimoine architectural exceptionnel d’autre part.

Il était également essentiel de prendre en compte les prises de jour rythmant l’architecture et devant donc être contrôlées et maitrisées. Des interventions sur les fenêtres ont ainsi permis d’éviter le rayonnement direct, apportant un confort visuel pour les usagers du lieu.

L’objectif n’était pas de réinventer intégralement l’ambiance lumineuse de ce lieu, mais de la structurer, tant en intensité qu’en teintes, sublimant ainsi l’ordonnancement architectural, les voûtes, les mobiliers, et offrant ainsi un environnement propice à la consultation.


UNE NOUVELLE HISTOIRE

MUSÉE DES ARTS DU CIRQUE

Châlons-en-Champagne, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Ville de Châlons-en-Champagne

MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
Moatti-Rivière

SCÉNOGRAPHES
Atelier Maciej Fiszer

© 8’18’’ Concepteurs & plasticiens lumière

Mille ampoules derrière un rideau.
Un carrousel dans un écrin de draps réifiés.

La présence lumière nocturne du nouveau Musée des Arts du cirque dans le paysage urbain – et en particulier depuis la place d’armes – mêle deux images  : C’est une présence bienveillante, étonnante, à échelle humaine, une invitation à être curieux et à s’approcher. C’est une architecture, une stature, une élégance capable de dialoguer avec le contexte historique bâti.

L’image de nuit est un jeu de voiles de béton – entre opacité gracieuse et transparence découpée.

Le premier principe est une source en pied des façades. C’est un cerne de lumière en sol, discontinu, qui suit les éléments bâtis. La lumière, légèrement rasante, accentue les contrastes, dessine les drapés. Par une vibration programmée de l’intensité des points, une ambiguïté est créée, un souffle fait frémir ces grands rideaux.

Le second principe est celui de la transparence, un intérieur perçu qui rayonne. L’idée que le lieu est en activité permanente, vibrant, que des gens s’attellent en secret à inventer de nouvelles histoires à raconter.  Dans la nuit d’hiver ou les soirs de spectacle, c’est simplement la vie de l’équipement qui est sentie. Dans ses temps de fermeture, le bâtiment reste présent avant de s’éteindre lentement, de manière dégressive. L’escalier du hall est une lanterne, ainsi que le plafond du studio de création. Ils suffisent à donner l’idée d’une veille et créent une image féérique, spectaculaire.

Enfin, une fuite de lumière de cet éclairage intérieur se réfléchit sur la sous-face de la toiture, créant une immatérialité, comme si les voiles ne touchaient pas le toit. Chercher une légèreté. Toujours. Cet effet est aussi celui de l’image lointaine, peut-être le dernier bâtiment à veiller dans la nuit de Châlons-en-Champagne.