ÉQUINOXE DE PRINTEMPS 2025

#29

UNE MISE SUR ORBITE

LA GÉODE

Paris, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Pathé la Géode

MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
LociAnima

© Adrien Daste

Depuis l’extérieur, le visiteur est appelé dans le grand hall de la Géode par une nuée de lignes diffuses suspendues, colorées par les dégradés de couleurs de la façade vitrée.

Une fois à l’intérieur, l’entrée fait honneur à la singularité du plafond béton à caissons qui se révèle en lumière comme un graphisme retrouvé. Architecture brutaliste identitaire du bâtiment, trace de l’histoire du lieu.

Cette première séquence lumière accompagne le visiteur dans sa découverte, son appréhension du lieu. L’éclairage diffus et direct dessine un ensemble cohérent avec les circulations au sol qui révèle un jeu de contrastes au plafond et au sol. Des luminaires sur mesure sont dessinés pour cette entrée.

La deuxième séquence est la confiserie. Espace immergé de lumière par ses parois vitrées rétro-éclairées en dégradé, il est volontairement plus lumineux pour introduire le show du hall auquel il fait écho. C’est pourquoi nous proposons un travail de lumière des parois opalescentes qui met en lévitation la pièce. Les températures de couleurs des parois varient en fonction des projections jouées dans le hall. Pour un éclairage plus général, des downlights basse luminance sont intégrés entre lames au plafond. De fines lignes diffuses dessinent les contours des machines.

Le parcours continue par le passage en caisses, zone transitoire plus sombre avant la troisième séquence, le hall immersif : projections et tracés de lumière enveloppent les visiteurs dans une expérience grandiose de l’espace, sonore et visuelle.

Après la traversée du hall, au droit des portes de la circulation vers les sanitaires, des lignes lumineuses verticales cadrent le passage et un mur éclairé – via une gorge lumineuse – fait une surface d’appel lumière au fond du couloir, tout en douceur.

Démarre ensuite l’ascension vers le dôme de la Géode, salle de projection monumentale qui plonge le spectateur dans l’image. Le principe lumière de cette salle est un anneau de lumière diffuse orientée vers le cœur de l’écran.  La lumière épouse la forme du dôme et le fait léviter dans l’espace. Un grand indirect confortable et enveloppant, aux limites insaisissables…


UN MOT DE LUMIÈRE

Vincent Prunonosa

Architecte associé – V2S Architectes

Silence et interstice.
Lorsque le bruit nous entoure, notre allié se cache souvent dans l’attitude contraire : le silence.

Le silence permet une écoute attentive à ce qui nous entoure, facilitant une connexion plus profonde avec la lumière qui nous éclaire. Dans des espaces silencieux, la lumière peut sembler plus intense et significative, révélant des détails subtils que l’agitation quotidienne peut occulter.

La quête de silence devient une recherche de lumière – celle qui apaise, qui guide et qui élève. Ainsi, le silence et la lumière ne sont pas seulement des expériences sensorielles, mais aussi des vecteurs d’émotions et de pensées introspectives, nous reliant à nous-mêmes et au monde qui nous entoure.

Grâce à l’interstice, qui est l’espace entre les formes, cette luminosité se diffuse et joue des rôles inattendus. Les ombres et les reflets deviennent partie intégrante de l’expérience spatiale.

A Carmaux, nous tentons de construire cet entre-deux, avec simplicité et mesure afin de redonner au musée son identité et sa cohérence. Nous jouons avec les transitions et les contrastes pour caractériser les espaces. La lumière nous guide, révèle les textures et éclaire notre expérience sensorielle.


UNE NOUVELLE HISTOIRE

musée du verre

Carmaux, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Communauté de communes Carmausin-Ségala

MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
V2S

SCÉNOGRAPHES
GSM Project

© V2S architectes

Le travail concernant l’éclairage est primordial pour ce projet — le verre étant une matière qui vibre au contact de la lumière tout en la laissant passer. Le site est aujourd’hui peu identifiable, caché, sans signal suffisamment lisible pour être associé au thème si précieux que le verre. Il nous semble que le parcours doit débuter dès l’extérieur. Le côté « attractif » passe par une notion d’appel en lien avec le bâtiment. Ce travail doit se concrétiser par des percées visuelles, des transparences faisant « signe », des cadrages suscitant la curiosité. De loin, en perspective. De près, à l’échelle d’une porte d’entrée matérialisée.

Une association ou mutualisation signalétique/éclairage au travers d’un geste lumière fait sens : un hommage au savoir-faire, au matériau. L’accueil du public doit ainsi traduire une certaine poésie : marquer l’entrée, la porosité du bâtiment retrouvée, les seuils, baliser les cheminements principaux, créer un fil conducteur, sur différentes hauteurs de feux, différentes puissances, dans des nuances de teintes riches.

Des points lumineux en suspension dans la double hauteur activent le volume architectural et en font un point d’appel. Cette intervention vise à clarifier les parcours et à guider de manière immédiate le visiteur.
L’ambiance dynamique passe aussi au travers d’une lumière vivante : celle qui anime l’objet, celle qui donne à lire les formes, la transparence, celle qui génère les reflets.

L’éclairage doit servir le discours et accompagner la narration. Il sera pédagogique, associé au contenu didactique, et mettra en scène le dialogue entre les objets patrimoniaux et les collections de verres contemporains. De l’œuvre émerge la lumière ; des ombres colorées sont projetées sur l’architecture ; les objets entrent en résonance avec le cadre patrimonial et accompagnent le visiteur.