EQUINOXE D’AUTOMNE 2022

#19

UNE MISE SUR ORBITE

BNF QUADRILATÈRE RICHELIEU

Paris, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Ministère de la Culture et de la Communication
Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

MAÎTRISE D’OUVRAGE DÉLÉGUÉ
OPPIC

MOE ARCHITECTES
Atelier Bruno Gaudin & Virginie Brégal

ARCHITECTE EN CHEF DES MMONUMNETS HISTORIQUES
JF Lagneau – Michel Trubert

© Takuji Shimmura

En continuité de la première phase de travaux du Quadrilatère (2011-2016), et depuis plus de 10 ans au sein de l’équipe de Maîtrise d’œuvre, 8’18’’ s’est efforcé d’apporter des réponses lumière à « des projets dans le projet », tout en menant une réflexion croisant des questionnements autour de nouveaux usages dans des lieux existants rénovés, une réinterprétation de l’histoire lumière des espaces classés ou inscrits, et la création de gestes uniques pour des lieux prestigieux.

Des pièces uniques, spécifiquement dessinées pour le projet, ont été dictées par le désir de redonner de l’éclat et du sens aux espaces, au regard de leur typologie, leur histoire, leur rythme.

Ne pas superposer des couches, mais bien raconter une histoire, un parcours, en apportant toute l’attention nécessaire aux usages et au confort des utilisateurs.


UN MOT DE LUMIÈRE

LOUIS JAUBERTIE

Adjoint au chef du projet Richelieu – Bibliothèque Nationale de France

Fiat lux et facta est lux.
Après douze ans de travaux, la lumière est enfin sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France.

L’atelier Gaudin et 8’18’’ ont magnifiquement traduit la volonté de la Bibliothèque d’ouvrir son berceau historique au plus grand nombre. Alors qu’elle s’infiltrait avec peine au sein des rayonnages obscurs avant les travaux, la lumière inonde désormais les espaces.

Un soin tout particulier a été apporté aux lieux ouverts au public. La lumière accompagne constamment lecteurs, visiteurs et simples promeneurs. Dans le hall, l’immense lustre installé en 2016 côté Labrouste trouve son pendant avec le plafond lumineux de la grande banque d’accueil côté Vivienne.  A peine quelques secondes et le regard est attiré vers le grand puits qui nimbe de lumière le nouveau grand escalier en acier et aluminium vernis desservant le Musée et les salles de recherche à l’étage.

Entièrement restaurée et réaménagée, la salle Ovale est aujourd’hui ouverte à tous. Elle a aussi bénéficié d’un projet d’éclairage sur-mesure. Les mosaïques et la verrière centrale d’origine sont magnifiées par les ajouts judicieux de quelques projecteurs, tandis que les grands bandeaux courbes guident le visiteur et reflètent à l’infini les rayonnages désormais emplis de livres. Auparavant Nautilus, la salle est désormais un immense vaisseau de lumière, où la myriade de points lumineux installés dans les oculi guide les visiteurs vers les étoiles.


UNE NOUVELLE HISTOIRE

PLACE DU MARÉCHAL LECLERC

Lille, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Ville de Lille

MAÎTRISE D’ŒUVRE
Emma Blanc paysagiste

La proposition lumière est construite sur trois axes majeurs : un alignement de 93 peupliers, un cerne et deux cœurs.

Des 93 peupliers naît l’organisation en plan que nous proposons ainsi que le dessin des mâts d’éclairage. 

L’alignement : un mât dessiné, conçu comme un balancier d’équilibre, offre un jeu simple mais original de dynamique visuelle.  Implantés régulièrement sur le même axe que les troncs, ces objets d’une dizaine de mètres de haut, avec d’un côté une lanterne légèrement déportée pour s’approcher du surplomb de la chaussée et de l’autre une source basse pour les trottoirs, permettent de respecter l’alignement des arbres et la cohérence du plan général du site.

Le cerne : nous tirons l’idée de cohérence générale des espaces ainsi que de la répartition des hauteurs qui joue du rapport cerne/centre. La place Leclerc est bordée par plusieurs bâtiments ayant un intérêt patrimonial élevé, placés pour l’essentiel à ses extrémités. Nous proposons d’y trouver des mises en lumière spécifiques, réalisées avec des sources liées aux édifices en travaillant au plus près pour révéler les détails, le raffinement.

Enfin, deux cœurs : nous extrayons l’idée d’espaces spécifiques mais en résonance, de lieux vivants et apaisés, de deux centralités aux teintes chaudes.