SOLSTICE D’HIVER 2021

#16

UNE MISE SUR ORBITE

CONSERVATOIRE DE MONTPELLIER

Montpellier, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
SA3M

MOE ARCHITECTES
Architecture Studio AS

© MC Lucas

Le Conservatoire régional de Montpellier, dessiné par Alain Bretagnolle de l’agence Architecture Studio, vient d’ouvrir ses portes. 8’18 » a travaillé sur la mise en lumière extérieure, le hall d’accueil, le bâtiment historique dit « Pavillon Grasset » et les jardins.

Pour ce projet nous avons proposé une mélodie. Une lumière par touches, un jeu de reflets. La nuit tombée, la lumière s’éveille et dessine une interprétation, une proposition. La façade principale, signature du bâtiment, devient une partition musicale sur laquelle se posent des notes de lumière. Elles y créent un motif, cherchent une harmonie qui fait résonner les lames de verre sérigraphiées tout en créant une transparence, une vision troublée entre intérieur et extérieur.


UN MOT DE LUMIÈRE

ALAIN BRETAGNOLLE

Architecte associé d’Architecture Studio

Entre chiens et loups.

C’est par la lumière que l’œil voit et donc que nous percevons le monde. C’est par l’ombre en contrepoint, que la profondeur est donnée à l’espace, aux paysages comme aux objets les plus quotidiens. Dans cet espace perçu, rendant toute chose nouvelle à chaque instant, le mouvement du soleil et les fantaisies du ciel établissent notre rapport au temps et à la durée.

Rien ne vient à l’intelligence si ce n’est par les sens, disaient les scholastiques.

Ce qu’opère la lumière artificielle dans un espace donné, c’est un bouleversement de notre perception en ce qu’elle déconstruit ce monde diurne pour le recréer différemment en en changeant les repères. On peut évoquer un processus de sélection-abstraction dans la mesure où le concepteur lumière sélectionne les éléments qu’il veut mettre en valeur et les abstrait de leur contexte. Ce faisant il sublime tel ou tel aspect de l’architecture comme il peut tout aussi bien en détourner l’image et le sens, jusqu’à engager l’autonomie artistique d’une œuvre-lumière.

Ce n’est pas un hasard si parmi les éclairagistes qui ont donné corps à cette nouvelle profession, nombreux étaient ceux qui venaient du théâtre. Il y a une forme de magie dans leur savoir-faire et dans les effets de leur science. Une rigueur conceptuelle et technique qui fait le plaisir de nos collaborations. Points, lignes, surfaces, matières supports, nimbes de couleur, le registre est vaste pour mobiliser l’attention de nos sens.

La plus belle trahison dont j’ai fait l’expérience est le fascinant travail de James Turrell et ses tableaux-ciels de lumière bleu électrique. Pourquoi trahir les sens si ce n’est pour révéler leur illusoire prétention à rendre compte de l’essence de tout être au monde ? La caverne de Platon ne nous enseigne pas autre chose.


UNE NOUVELLE HISTOIRE

« MÉTAMORPHOSE »
RESTRUCTURATION ET EXTENSION D’OCÉANOPOLIS

Brest, FRANCE

8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe

MAÎTRISE D’OUVRAGE
Brest’aim

MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTE MANDATAIRE
Atelier de l’Île

SCÉNOGRAPHE
Atelier de Scénographie Pascal Payeur

Centre national de culture scientifique dédié à l’Océan, le renouveau d’Océanopolis, nommé « Métamorphose », proposera, en plus d’une amélioration d’un confort de visite, un parcours basé sur l’immersion : une expérience sensible de l’espace, de sonorités et d’ambiances lumineuses.

L’immersion s’appuie sur une lumière qui accompagne les cheminements, sur une lumière mouvante, changeante, liée aux contenus de chaque Pavillon et enfin, aux sinuosités du bâtiment existant. Mais l’immersion naît également au travers d’une interaction entre différents dispositifs (son, projections, dispositifs et manipulations uniques et éclairage) pour enrichir la narration. Ainsi, le projet lumière d’Océanopolis sera conçu en étroite collaboration avec l’ensemble de la Maitrise d’œuvre, sur des connexions avec les éléments de scénographie, le graphisme, la signalétique et le multimédia, sur des notions de temporalités, de couleurs et de signes. La lumière participera à l’expérience du visiteur, suivant un cycle, des récits et des spectacles.

Puis, les dispositifs d’éclairage se prolongeront dans les bassins. Au plus près du vivant. Le volet Aquariologie est un sujet unique et exceptionnel en termes de scénographie mais aussi de biologie. Travailler avec la lumière naturelle, la simuler, la relayer, voire la réinterpréter sur des phases de temps respectueuses des rythmes biologiques

Entre exploration et contemplation, se dessine alors un « paysage ». Ce terme nous importe, tant dans le projet d’architecture et aménagements extérieurs que dans la scénographie elle-même. Il sera façonné dans une vision globale du parcours, de l’extérieur du site, face à la rade, vers l’intérieur des Pavillons, d’un récif corallien à la banquise.